Le Derrière des okapis ne se trouve pas facilement en librairie (seulement 6:http://www.le-derriere-des-okapis.com/index.php?pages/Points-de-vente). Olivier Garnier, auteur et éditeur, se déplace lui-même pour proposer son premier roman en dépôt. Les grandes enseignes refusent bien évidemment (une librairie d'une commune voisine de Malakoff, pourtant indépendante, a refusé également). Auto-édité et non diffusé, ce livre est donc un peu condamné à la confidentialité. Je n'ai même pas pu trouver l'illustration de couverture sur internet.
L'auteur m'a gentiment prêté un exemplaire, je peux donc vous faire part de ma réaction. J'ai passé une semaine très agréable en compagnie de ses personnages. C'est l'histoire d'une centaine d'habitants d'un tout nouveau lotissement de pavillons, "Les Flots Bleus", dont la situation géographique n'est pas précisée, mais on sait qu'il est isolé et à proximité d'une jungle. Trois ans avant le début du roman, suite à d'étranges et dangereux dysfonctionnements électriques, et donc coupés de tout moyen de communication, ces habitants sont forcés de s'enfoncer dans la jungle, n'ayant reçu aucun secours.
Mais avant d'aller plus loin, je préfère contrecarrer toute critique d'invraisemblance qui pourrait germer dans votre esprit: comment peuvent-ils rester trois ans sans que personne ne s'inquiète pour eux et qu'il n'y ait pas eu d'opérations de recherches? C'est justement toute l'ambigüité sur laquelle est centrée le roman et l'explication nous sera bien sûr donnée lors du dénouement.
C'est donc toute une communauté qui a appris à s'organiser que l'on trouve en commençant le roman. Tout au long de ces 700 pages, certains personnages seront plus mis en évidence. Par exemple Maria Foxtrotter, ancienne actrice célèbre, qui grâce à son charisme jouit d'une certaine autorité, ou Ovide qui fait des allers-retour en direction du lotissement dévasté, à plusieurs jours de marche, afin de trouver des choses qui peuvent être troquées contre de la nourriture, cinq chasseurs inséparables, vulgaires et chambreurs, surnommés les cinq doigts de la main... Il y aussi une partie de la communauté qui s'est isolée pour former une confrèrie mystico-hippie conduite par Jimmy Rowland, un individu un peu louche, mais, ça va, tant qu'ils ne font que se ballader gentiment à poil en chantant sans faire de mal à personne...
La scène du début, notamment, est terriblement accrocheuse (une course-poursuite très particulière) et d'autres péripéties vous tiennent en haleine (comme la rencontre des chasseurs et de ces étranges employés d'une entreprise qui débarquent pour une sorte de séminaire en pleine jungle). Alternant entre épisodes d'aventure (dramatiques ou drôles) et tranches de vie au sein de la communauté (organisation, banquets et autres scènes conviviales), ce roman est plein d'humanité, d'humour et de surprises. Mais attention, l'auteur s'est documenté et la plupart des détails fournis ont une base bibliographique sérieuse.
Commencé il y a quatre ans, Le Derrière des okapis peut évoquer une série américaine très connue, mais ne vous laissez pas envahir par de mauvaises idées et appréciez donc à sa juste valeur ce qui mérite d'être lu. C'est donc un premier roman si maîtrisé et convaincant que je vais acheter mon exemplaire.
Je me permets tout de même de donner l'adresse puisqu'elle est mentionnée à l'intérieur, au cas où certains seraient intéressés. Si j'ai l'autorisation d'Olivier Garnier, je signalerai des moyens de contact plus directs.
Editions Olivebulle
14 rue Guy de Gouyon du Verger
94110 Arcueil
http://www.okapis.fr/ (Vous trouverez le premier chapitre en pièce jointe)
Le Derrière des okapis, Olivier Garnier, Editions Olivebulle, 20€.
1 commentaire:
Très bon article, cela donne envie de lire le livre.
Je suis dans le même cas qu'Olivier Garnier pour L'inconsciencieux. Je passe voir les librairies afin de leur proposer de lire le livre, puis de leur laisser en dépôt, ou d'organiser une séance de dédicaces, s'il leur a plu. Je sais donc que c'est un processus qui peut être éprouvant et décourageant. Cependant parfois la gentillesse de certains libraires passionnés met du baume au cœur et permet de continuer à avancer.
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