A condition qu'on se postât sur le balcon, on donnait en bas à droite, de l'autre côté de la rue, sur la maison d'un vieillard un peu branque, un endroit hors du temps, délabré, un vestige brinqueballant d'une époque antérieure à toute idée de modernité. Le jardin minuscule, aride et desséché, était clôturé de fils de fer entremêlés entre des poteaux de bois grisés par le temps et les intempéries. Un tas de ferrailles, de gravats, de rebuts de toutes sortes l'encombrait, conservatoire de l'Inutile que visitaient seules quelques pousses de figuier opiniâtres. Le vieux n'y apparaissait jamais, de peur peut-être de se perdre dans cet innombale fourbi - ou d'y être trop à sa place.
"Rendez-vous", in Les Grands espaces, Fabien Pichon, L'Harmattan.
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