Sa voix haut perchée rendait fou Tôru. Il essayait de l'endurer en serrant les dents, quand le craquement du bois retentit dans la pièce. Le bois se brisa. Il claqua par à-coups. Un trou dans la porte laissa filtrer la lumière de couloir qui inonda la chambre plongée dans l'obscurité. Un poignet apparut, cherchant à débloquer le verrou.
- Putain, je peux pas! fit le Beurk.
Sa main qui n'arrivait pas jusqu'à la poignée s'immobilisa. Ses doigts tressautaient comme des pattes d'araignée.
- On se croirait dans un film d'horreur! Mais en réalité, ce type aussi est une victime. Sa femme a un amant avec qui elle s'envoie en l'air. Et son fils s'est enfermé dans sa chambre. Et quand il rentre crevé du boulot, il faut encore qu'il démolisse une porte. C'est la galère intégrale!
Le Beurk se résigna et retira sa main. Il hurla:
- Ouvre, Tôru!
Il regarda à l'intérieur de la chambre par le trou béant: ses yeux qui n'avaient plus rien d'humain étaient comme ceux d'un taureau.
Pianissimo pianissimo, Hitonari Tsuji, Phébus. Traduction du japonais par Ryôki Nakamura et René de Ceccaty.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire