Tôru s'en souvint soudain. A l'époque où il était brimé par ses camarades, il désirait, comme l'avait souligné Hikaru, détruire l'école. Il pensait que si l'école disparaissait, il verrait la fin de son épreuve. Il avait inventé avec Hikaru le jeu de la grisaille qui consistait à griffonner partout dans l'école des croix au pastel gris. Derrière la porte des toilettes, sur la vitre de la salle des profs, sur le portail métallique de l'entrée principale et de l'entrée arrière, au fond des casiers à chaussures, sur les briques qui entouraient les plates-bandes, il avait tracé ces croix. Il en avait dessiné dans des centaines d'endroits, mais bien entendu, comme la couleur grise ne se remarquait pas et se confondait avec tout, ni le gardien, ni les professeurs ne les avaient distinguées et cela n'avait donné lieu à aucune enquête. Chaque fois qu'il formait une croix, Tôru criait intérieurement: Sois exterminé!
Pianissimo Pianissimo, Hitonari Tsuji, Phébus. Traduction du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccaty.
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