"Rana Toad", ça se mange?

Nous sommes libraires de divers horizons, bibliovoraces friands de découvertes, ici pour partager!

lundi 27 octobre 2008

Les 120 journées de Sodome

Premier roman de l'auteur qu'il pensait perdu, pour l'anecdote : il l'a écrit en prison et en a réalisé une copie inachevée "sur un rouleau de papier mince de 12 mètres dix composé de petites feuilles de 12 centimètres de largeur collées bout à bout" (voir l'introduction passionnante de la genèse de l'œuvre). Et c'est à cause de cette "perte" qu'il écrira ses autres œuvres afin de retrouver désespérément la tension dramatique de celui-ci!

Au-delà des cliché "pipi-caca et sadique" véhiculé par Pasolini, ce roman est d'une organisation presque militaire. En effet dans une première partie l'auteur détail les caractéristiques physiques, sociales, psychologiques et des "fantaisies"de chaque personnage. Les sévices qui seront infligés à leurs "victimes" est établi selon un calendrier précis se déroulant sur 4 mois dans un manoir coupé du monde.

La principale prouesse de l'auteur est de nous faire ressentir la frustration des "bourreaux" à travers la présence d'"historiennes" qui racontent leur prouesses pour faire les patienter! D'ailleurs le lecteur ressent cette frustration lorsqu'au bon milieu d'une description très subjectif l'auteur interrompt son exposé pour mieux faire redescendre la pression!

Ainsi dans les 3 autres parties du roman, que Sade n'a pas eu le temps de rédiger, on assiste à une énumération de "supplices" n'ayant d'insupportables non pas la nature, quoi que la lecture ne soit pas conseillée aux ames sensibles..., mais plutot justement le manque de tension dramatique! Le plaisir des "bourreaux" y est précisément programmé et toute écartade au niveau du planning est puni!

A mon sens Sade utilise les tabous de ses comtemporains que pour mieux les dénoncer! Et je pense sincérement que si personne ne s'était offrusqué, à son époque et encore aujourd'hui, de ses récits il n'aurait pas tant insisté!


Donatien Alphonse François, Marquis de Sade, 10/18, domaine français, 1998.


Aucun commentaire: