"Rana Toad", ça se mange?

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lundi 29 septembre 2008

Filthy Habits

Rino Zena et son adolescent de fils Christiano ne sont pas fréquentables. Le père est raciste et alcoolique et éduque son fils par la manière forte. Leurs seules fréquentations? Quattro Formaggi, un être déformé suite à un accident qui se constitue une crèche géante avec des objets trouvés et dont la fascination par un film porno ne sera pas sans conséquences. Et Danilo Aprea, personnage tout aussi sordide, qui voit dans le braquage d'une banque la solution à tous ses soucis. Le soir du braquage auquel Rino et Quattro Formaggi sont censés participer est pluvieux, très pluvieux et propice à des événements autant imprévus que tragiques.
Ces personnages sont englués dans un coin de l'Italie complètement asservis par le matraquage abrutissant des médias. Cette vie nauséabonde ainsi que leurs malheurs passés sont pourtant des circonstances atténuantes. L'auteur ne cache donc pas sa sympathie voire son affection pour ses personnages brutaux et antipathiques. Peut-être parce qu'ils sont tout simplement humains. Voici donc pourquoi le lecteur ne sait pas sur quel pied danser: doit-il les détester ou faire preuve de compassion? Et c'est cet équilibre frustrant qui le pousse à finir le livre.
Un roman noir brut et sans concessions ni illusions mais profondément humaniste.

Comme Dieu le veut, Niccolo Ammaniti, Grasset, 21,90 euros. Traduction de l'italien par Myriem Bouzaber.

2 commentaires:

Morgane Vasta a dit…

je me permets d'ajouter un visuel (un livre de plus dans ma hotte!)

Gilmoutsky a dit…

Merci pour le visuel.