"Rana Toad", ça se mange?

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mardi 19 août 2008

Jazz Noise


Il monta le son, la musique tourbillonna en griffant l'air de l'appartement. Il marchait en cercles, réfléchissait, ses pensées déchiquetées par la musique se libéraient, se recomposaient en partie, parfois en totalité.
John Coltrane, The Father and the Son and the Holy Ghost. Les émotions et les pensées refusent de se laisser peaufiner, échappent à la symétrie, à quelque chose qui serait beau en surface. Elles sont contraintes d'exploser à la naissance immédiatement, dans une dissonance pleine de défi, un sound qui fait mal au tympan jusque dans le cerveau.
La musique de Coltrane dans Meditations, le disque qui tourne ici chez moi: la quête d'une unité de pensée, d'une intégrité... je dois m'y jeter et... traverser la douleur qu'implique la différenciation, pensa-t-il avec un sourire. Quand les sax ténor de Coltrane et de Pharoah Sanders errent chacun sur son chemin de folie, ce n'est qu'un bout de chemin en route vers la totalité. C'est comme la mer, pensa-t-il, comme les vagues qui cassent en surface, mais la mer est toujours une, toujours en mouvement.
Si je veux résoudre cette affaire, je dois penser dans la dissonance, l'asymétrie; ici il n'y a rien de correct.
Ce travail est une quête, comme cette musique. Rien n'est complet d'emblée, ni même après, en général, quand on y pense en avoir fini.
Y a-t-il un sens?

Danse avec l'ange (1997), Ake Edwardson.

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