"Rana Toad", ça se mange?

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lundi 21 juillet 2008

L'ours Magnus traverse l'histoire..

Les mots d'un livre ne forment pas d'avantage un bloc que les jours d'une vie humaine, aussi abondants soient ces mots et ces jours, ils dessinent juste un archipel de phrases, de suggestions, de possibilités inépuisées sur un vaste fond de silence.

En chacun la voix d'un souffleur murmure en sourdine, incognito - voix apocryphe qui peut apporter des nouvelles insoupçonnées du monde, des autres et de soi-même, pour peu qu'on tende l'oreille.
Ecrire, c'est descendre dans la fosse du souffleur pour apprendre à écouter la langue respirer là où elle se tait, entre les mots, autour des mots, parfois au cœur des mots.

Les chapitres sont des fragments de mémoire entrecoupés de notules. Le livre met en scène des personnages clefs de l'Histoire, et Magnus le héros: sorte de John Doe avec des origines multiples et fausses.
Magnus c'est aussi un ours en peluche, un peu cramé, unique vestige de ce que la mémoire a volontairement oublié: le bombardement à Hambourg du 28 juillet 1943. Le roman est une source de renseignements sur l'Histoire. Il s'agit également et surtout d'une fable, sensible et poétique sur l'homme sans racine, perdu dans les écueils du temps et de l'espace.

Il est dommage que certains passages soient si prévisibles qu'on en devine l'issue. Malgré un style maîtrisé, S Germain est parfois un peu trop mièvre.. on attend son prochain à la rentrée!

- Magnus, Sylvie Germain - Albin Michel (sortie poche en Folio)

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