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mardi 29 juillet 2008

La femme des sables

Heurs et malheurs d’un homme qui, parti à la recherche d’un insecte des sables, échoue dans un petit village perdu au fond des dunes. Commence alors un étrange cauchemar… La Femme des sables est incontestablement l’un des plus grands romans de la littérature japonaise contemporaine. Traduit dans le monde entier, il a été couronné, au Japon, par le prix Akutagawa (1962) et, en France, par le prix du Meilleur Livre étranger (1967).

Classique littéraire nippon paru dans les années 60, ce roman a une portée énorme, la nature humaine et ses passions sont mises à nu.

"L'homme" et "la femme" n'ont pas de noms; cloitrés dans une maison ou il faut sans cesse écoper les pellicules de sable qui se déposent, ce sont deux entités qui pourrait symboliser l'humanité entière.
Abe Kobo apporte tellement de messages, de métaphores à son roman, qu'une simple analyse comme celle ci ne parviendrait jamais à aborder dans son ensemble!

(livre paru chez Stock et en poche)

La traduction est très textuelle, un choix volontaire de Georges Bonneau, le traducteur. Ça ne facilite pas la lecture, mais finalement préserve tout l'effet de la tournure nippone, ce qui permet d'autant plus de s'approprier le texte.

La femme dormait parfaitement nue. Dans son champ visuel tout embrumé de pleurs, la femme apparaissait comme une ombre flottante. Elle dormait à même la natte, couchée sur le dos, et, à l’exception du seul visage, le corps entier tout découvert. Le bas-ventre était ferme, tendu, avec, de chaque côté, un pli étranglé ; et la main gauche, si légèrement, y reposait. […] Sur l’entière surface du corps, une couche de sable à fine texture posait, on eût dit, une tunique aussi fine et souple qu’une membrane. Noyant les détails, le sable détachait, en les forçant et en les magnifiant, les courbes où se révèle et s’offre l’éternité de la femme. A s’y méprendre, sous son placage de sable, la Femme des sables était, au regard, devenue Statue…

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