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jeudi 2 septembre 2010

Le Volcryn et Les Vestiges de l'automne

Dans la droite lignée de leur politique de réédition les éditions Actu SF / Les Trois souhaits publient ce deux titres.

Le Volcryn (Nightflyers en vo) de George R.R. Martin (prix Locus de la novella 1981), écrit 15 ans après Le Trône de fer, est un space opéra oppressant dans lequel un équipage hétéroclite (télépathe perplexe, scientifiques plus occupés à se séduire qu'à résoudre le mystère et obsession de la narratrice, commandant qui ne souhaite qu'apparaître qu'en hologramme...) suit la narratrice Karoly d'Branin, persuadée que la légende de la race extraterrestre des Volcryns existe quelque part.

Si le thème du pétage de câble de l'équipage d'un vaisseau peut paraître un peu classique l'auteur se le réapproprie pour en faire un véritable thriller grâce non seulement à de très fines analyses psychologiques mais aussi grâce à la multiplicité des points de vue et doutes des différents personnages. Il fait ainsi comprendre au lecteur à quel point cette exploration va donner des résultats bien inattendus.


Les Vestiges de l'automne (A piece of the great world en vo) est un inédit qui devait être la fin de la trilogie débutée avec A la fin de l'hiver et La Reine du printemps par Robert Silverberg. On apprend dans une introduction passionnante de Gérald Klein que ce dernier roman, refusé par l'éditeur, est devenu cette novella.
"200 ans après le Nouveau printemps, le Peuple a rebâti une civilisation sur les ruines de la Grande Planète" après une période de glaciation appelée le Long Hiver. Mais des explorateurs vont découvrir qu'une colonie isolée a survécu. Un groupe d'explorateurs part à leur rencontre mais ils ne s'attendent pas à un tel désarroi.

Robert Silverberg interroge de façon humaniste le passage entre vérité historique et établissement de nouvelles légendes. Il questionne aussi la morale: doit-on piller ouvertement un peuple mourant ou attendre sa mort. Peut-être nos explorateurs ne comprennent-ils que ce qu'ils veulent bien lorsque les derniers survivants semblent leur demander comment mourir par l'intermédiaire de leur traducteur?
Il oppose un couple aux idées bien différentes de l'archéologie, de l'anthropologie et du pillage de peuple qui se demandent si l'on doit les ramener, et s'en servir comme bêtes de cirque, ou leur apprendre à mourir.

L'autre intérêt de cette parution est de donner en supplément le synopsis du roman avorté, le background des personnages, des différentes planêtes et citées ainsi que ceux des peuples en présence et la chronologie globale de la trilogie (en vo).

Une novella très émouvante qui pose les vrais questions sur la fabrication de la vérité historique grâce à l'archéologie et l'anthropologie.


(J'ai mis les titres anglais car je les trouvent plus appropriés.)

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