"Rana Toad", ça se mange?

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dimanche 28 février 2010

La compagnie des menteurs

Dimanche matin, un vent cinglant fait vibrer tout le bâtiment. Je me réveille, la tête pleine de recherches bibliographiques en cours, de cartons perdus et de remises à négocier la semaine prochaine. Mon cerveau ne connait plus le bouton off. Il mouline jusqu’au matin en chantant le nom de mes fournisseurs. Je me fais un bol de céréales et m’installe sur mon canapé, en glissant mes pieds sous une couette.

Mon ordinateur ronronne, à portée de main. Je touille les bouts de fraises lyophilisées ramollies par le lait et commence machinalement à reprendre une lecture qui trainait : « La compagnie des menteurs ».

Je suis projetée depuis mon canapé jusqu’au moyen-âge, sous une pluie battante depuis des mois. Ca commence bien, après la nuit que je viens de passer. Je suis un vieux camelot difforme, dans une Angleterre baignée de traditions et de mysticisme. Je revends des bouts de cheveux et des robes de moines moisies à de nobles crédules. Soit. J’aime bien le bonhomme. Voilà que la peste apparaît dans le sud de l’Angleterre. On dit qu’elle vient de l’île de Guernesey, puis de plus loin encore. Je décide de faire route vers le nord.
Plusieurs individus se joignent bon gré mal gré à mon périple, et j'en suis maintenant à la moitié du roman. Nous sommes neuf, neuf voyageurs de plus en plus ambigus.

La porte claque, encore un coup de vent. Ma cuillère est laissée à l’abandon dans mon bol de céréales, devenues presque liquides. L’histoire est immersive (c’est le cas de le dire, j’ai l’impression d’avoir les pieds dans l’eau). Elle ne me fait pas tant penser à un polar, bien qu’elle soit présentée comme telle. Un roman historique non plus, même si l’action est saisissante de détails réalistes.
Pour l’instant « La compagnie des menteurs », c’est une ambiance. Une ambiance dérangeante, où l’on sait que quelque chose va se produire, qu’il faut guetter la moindre phrase, le moindre regard pour ne pas recevoir une virgule dans le dos. J’observe mes comparses, j’écoute leurs histoires, leurs légendes, tandis que la vérité transparaît au fur et à mesure des pages..
J'y retourne!

Le pitch (en vrai) :
1348. La peste s’abat sur l’Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l’anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d’échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble.
Bientôt, l’un d’eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un troisième démembré… Seraient-ils la proie d’un tueur plus impitoyable encore que l’épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ?
Toutes les apparences ne vont pas tarder à s’avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d’une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l’énigme avant qu’il ne soit trop tard.


Roman traduit par Fabrice Pointeau, écrit par Karen Maitland, à paraître le 18 mars 2010.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour MV,
nous vous remercions pour votre chronique et sommes ravis que le livre vous ai plu. A bientôt pour de nouvelles lectures!