Dans ce recueil de nouvelles suivi de poèmes Zakar Prilepine s'intéresse aux laissés-pour-compte de la société russe et de l'histoire littéraire. Le Péché est le miroir d'une société laissant à l'abandon des milliers de personnes dans un climat mortifère dans lequel il y a nulle place pour l'espoir. Malgré ce constat cru et désespérant l'auteur met en avant à travers tous ces portraits différentes facettes de sa personnalité un immense appétit de vivre, d'aimer, d'éduquer des enfants ou de transférer son amour en trop sur des animaux familiers. A travers le portrait d'un adolescent en vacances chez ses grands-parents, un videur de boîte de nuit ou un fossoyeur joyeux l'auteur montre que l'amour de la vie et de son pays peut toujours triompher de situations politiques, sociales ou économiques dramatiques!
Un livre essentiel qui contraste avec les reportages télévisuels alarmistes sur les enfants des rues ou les prostituées en Russie même si l'auteur nous montre qu'il ne s'agit que d'une bulle d'espoir bien fragile qui ne peut perdurer que par un changement politique profond.
Zakhar Prilepine est rédacteur en chef d'une édition régionale de Novaïa Gazeta, journal revendiquant sa ligne éditoriale anticonformiste et dénonçant les problèmes sociaux russes dont faisait partie Anna Polikovskaïa, et a gagné le prix Best-seller dans son pays en juin 2008.
Extrait:
" Dans un coin de son cerveau fiévreux et embrumé, il y avait déjà la certitude que jamais il ne se tuerait, sa vie était toute de tendresse et de passion, il était fait différemment, son sang chaud circulait toujours sans difficulté dans son corps, il ne s'échapperait d'aucune veine, ne jaillirait pas de sa gorge tranchée ni de sa poitrine transpercée."
Zakhar Prilepine, Éditions des Syrtes, traduit du russe par Joëlle Dublanchet, septembre 2009.
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