"Rana Toad", ça se mange?

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jeudi 20 août 2009

La Porte

Deux Loups-garous philosophes (que nous ne connaîtrons que sous les appellations Premier Loup-Garou et Deuxième Loup-Garou) discutent cuisine, plutôt sanglante selon leur nature, croyance et état du monde derrière une porte dont ils ont décidé de la position et qui a pour but de les protéger de la monstruosité du monde extérieur. Mais dans leur grande clémence ils l'ouvriront tout de fois à un guerrier ensanglanté tirant derrière lui des carcasse de cadavres de filles. Cette rencontre entre deux barbaries rendra-t-elle nos Loups-Garous curieux du monde extérieur? Comment appréhender un autre monde quand on ne connaît que son propre système de pensée? Arriveront-ils à dépasser la porte avec comme seule arme des allumettes?

Un conte cruel, subtil et sans prétention sur la rencontre de deux univers emprunt de violence et de haine. Peut-on accepter un monde à la cruauté différente? Karim Berrouka pose la question de l'acceptation de la relation à l'autre mais sous le point de vue particulier et décalé de la violence et de la perte de la foi!
(Absolument lire la biographie de l'auteur à la fin de l'ouvrage, aussi décalé et comique que la nouvelle elle-même!)

Extrait:

"Un déluge d'air sec s'engouffra, accompagné d'une myriade de grains de sable. Il découvrit, illuminé par l'âtre et les lueurs dansantes que le feu générait du fond douillet de leur demeure, un jeune enfant tout de métal bardé, tirant par les cheveux trois filles dont il ne restait que quelques lambeaux pourrissants de chairs accrochés aux os.
"Daignerais-je abuser de votre hospitalité, moi seul par une nuit mouvementé ai perdu mon chemin, justement dans cette nuit mouvementé? Je conviens que ni l'heure ni mon incivil accoutrement ne plaident en ma faveur. Mais, par miséricorde, accordez quelques instants de repos à un guerrier harassé par une journée d'hécatombe et de frénétiques carnages."
Deuxième Loup-Garou, qui avait écouté d'une oreille attentive cette vibrante confession, en eut des frissons plein les poils. C'est que le discours de l'enfant avait réveillé en lui quelque lointaine réminiscence, même s'il ne pouvait, avec précision, déterminer laquelle. Un épisode de sa jeunesse assurément, peut-être lié aux grandes expéditions punitives avec la meute alors qu'il n'était que louveteau-garou"

Premières pages à lire sur le site de l'éditeur

Karim Berrouka, Editions Griffe d'encre, collection Novella, octobre 2007 (toujours disponible).



1 commentaire:

Carméline a dit…

Oui, déjanté et décadent! (ouf, j'ai failli aussi le chroniquer).