Alina se souvenait de Francis à cette époque: silhouette solitaire, régulière, vaguement isolée au sein de la meute de garçons de la cour de récréation surpeuplée. Elle avait tout de suite remarqué son obstination à rester seul, l'indifférence évidente avec laquelle il accueillait tout ce qui se passait autour de lui. Car c'était réellement de l'indifférence, et non du mépris ou même du dédain. Il n'y avait rien d'ostensible là-dedans, pas une once de défiance ni à l'inverse de supériorité. Francis n'avait tout bonnement pas envie d'être là, en compagnie des autres garçons, et s'il ne le proclamait pas, il se moquait bien que cela se vît.
Une vie nulle part, John Burnside (Métailié, 2005) .
Traduit de l'anglais par Catherine Richard.
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