D'avril 1942 à février 1944, Hélène Berr, jeune Française juive de vingt et un ans issue d'une famille aisée et mélomane, agrégative d'anglais à la Sorbonne, a tenu son journal au jour le jour. Sa vie insouciante est bouleversée par les lois antisémites de 1942.
Journal de Hélène Berr, préface signée Patrick Modiano, ed Tallandier (2008)
Il y a trop de mots, mais aucun d'assez fort pour qualifier Hélène Berr : intelligente, passionnée, dévouée? sa plume est incontestablement mature et révoltée.
Ceci est son journal, Paris sous l'occupation, elle a 20 ans, jeune étudiante prometteuse, juive. Au fil des années un étau se resserre sur sa vie, lui retirant un à un ses droits les plus basiques. Une distance sensible se créée et prend la forme d'un gouffre entre ceux qui souffrent pour l'humanité et ceux que leurs destins de bourreaux ou de suppliciés laissent indifférents.
Si cela arrive, si ces lignes sont lues, on verra bien que je m'attendais à mon sort ; pas que je l'aurais accepté d'avance, car je ne sais pas à quel point peut aller ma résistance physique et morale sous le poids de la réalité, mais que je m'y attendais.
Et peut-être celui qui lira ces lignes aura-t-il un choc à ce moment précis, comme je l'ai toujours eu en lisant chez un auteur mort depuis longtemps une allusion à sa mort.
Journal de Hélène Berr, préface signée Patrick Modiano, ed Tallandier (2008)
Il y a trop de mots, mais aucun d'assez fort pour qualifier Hélène Berr : intelligente, passionnée, dévouée? sa plume est incontestablement mature et révoltée.
Ceci est son journal, Paris sous l'occupation, elle a 20 ans, jeune étudiante prometteuse, juive. Au fil des années un étau se resserre sur sa vie, lui retirant un à un ses droits les plus basiques. Une distance sensible se créée et prend la forme d'un gouffre entre ceux qui souffrent pour l'humanité et ceux que leurs destins de bourreaux ou de suppliciés laissent indifférents.
Si cela arrive, si ces lignes sont lues, on verra bien que je m'attendais à mon sort ; pas que je l'aurais accepté d'avance, car je ne sais pas à quel point peut aller ma résistance physique et morale sous le poids de la réalité, mais que je m'y attendais.
Et peut-être celui qui lira ces lignes aura-t-il un choc à ce moment précis, comme je l'ai toujours eu en lisant chez un auteur mort depuis longtemps une allusion à sa mort.
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