"Rana Toad", ça se mange?

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vendredi 12 mai 2017

L'enregistrement de Bentley (Chapitre 11 & 12)

Jacques Poirier, 1977.
  "Pete slid open a drawer in the table. It was empty except for a few paper clips and a miniature tape recorder. There was a tape on the spool of the recorder. "I wouldn't mind having that," said Pete. "You could carry it in your pocket."
  Bob picked up the instrument. "Nice," he said. "Runs on batteries. No wires to plug in." He pressed a button on one end of the recorder, and a little compartment opened. Inside was a tiny microphone. "Perfect," said Bob. "A little recorder than can be hidden anywhere, with a sensitive microphone. The Secret Service probably doesn't have anything better."
  "I wonder what's on that tape," said Jupiter. "How does the rewind mechanism work?"
  Bob fumbled with the recorder for a second and watched the tape rewind. Then he reversed the switch. The recorder gave out a few preliminary cracks and rustles, and then The Three Investigators heard someone say, "We can begin."
  "That's Ariel's voice!" exclaimed Bob. [...]
  The tape turned slowly to its end. The terrible singing faded to a low sob and died. When the little machine emetted only a soft hum, Jupiter Jones realised that he felt cold. The sunlight that had streamed into the appartment was gone, and it was growing dark.
  And there was a man standing in the doorway. Bentley!

"Oh my gosh!" exclaimed Pete.
  Bob jumped, and quickly turned off the little tape recorder.
  Jupiter Jones stood still and considered several possible explanations that he could offer Bentley. He decided that non would do. "We were just leaving," he said.
  The man with the walrus moustache remained in the doorway. "Were you planning to go out the way you came in?" he asked. "You used the window, didn't you?" Bentley's voice was angry. There was no bluster in it, and no fright. [...] It might take dynamite to move him out of the doorway.
  Jupiter thought quickly. "Bob," he said, "give me that tape."
  Bob lifted the spool of tape off the little recorder and handed it to Jupe.
  "That tape is my property!" said Bentley.
  [...] The houseman moved then. He lunged across the darkening room and gripped Jupe's wrist.
  "Run for it!" shouted Jupe to his friends.
  Bob and Peter rushed for the open door. Jupe let go of the tape suddenly and hooked his right leg behind Bentley's left knee.
  The houseman floundered backwards, cursing. The spool of the tape flew across the room. Jupe let it go and ran.
  As Jupe shot of the door, Bentley grabbed the back of his shirt. Jupe tore free and bounded down the stairs.
  Bentley did not try to follow. He just stood on the landing holding a piece of Jupe's shirt and watched the boys snatch up their bikes and pedal rapidly away."
Jacques Poirier, 1977.
  "Peter ouvrit l'un des tiroirs de la table. [...] Le tiroir était vide, à l'exception de quelques trombones et d'un magnétophone miniature. Une bande était enroulée sur la bobine.
  "J'aimerais bien posséder un truc pareil! s'exclama Peter. Vu son faible encombrement, on peut le mettre dans sa poche."
  Bob examina de près la trouvaille.
  "Joli petit instrument, dit-il. Il fonctionne sur pile. Pas besoin de le brancher sur secteur."
  Il enfonça un bouton: un petit compartiment s'ouvrit. A l'intérieur se trouvait un minuscule microphone.
  "Quel merveilleux appareil! s'exclama Bob. On peut le cacher n'importe où! Je parie que les Service secrets n'en possèdent pas de plus perfectionné!
  -J'aimerais bien savoir s'il y a quelque chose sur la bande sonore, dit Hannibal. Sais-tu faire marcher ce truc, Bob? J'ai de trop gros doigts pour m'y risquer."
  Bob mit l'appareil en marche. Après quelques craquements et autres bruits vagues, les trois détectives entendirent une voix d'homme qui disait:
  "Nous pouvons commencer!
  -La voix de Falsell! s'exclama Bob.
  [...] La bobine se déroula jusqu'au bout. Enfin, le fredonnement se mua en un sanglot étouffé et s'éteignit.
  Hannibal s'aperçut alors qu'il était glacé. Le soleil qui, peu de temps auparavant, chauffait encore la pièce, était sur le point de disparaître.
  Et un homme se tenait sur le seuil.
  Bentley!

Ed Vebell, 1972.
  Peter le vit à son tour et exhala un "Oh!" consterné. Bob, qui venait d'arrêter le magnétophone, leva la
tête et sursauta.
  Hannibal, immobile et muet, passa vivement en revue différentes explications à fournir à Bentley. Malheureusement il n'en trouva aucune de valable.
  "Nous allions partir!" se contenta-t-il de dire piteusement.
  L'homme à la moustache de phoque ne broncha pas. Il bloquait la porte.
  "Vous disposiez-vous à sortir de la même manière que vous êtes entrés?" demanda-t-il.
  Sa voix était chargée de colère.
  "Vous êtes passés par la fenêtre, n'est-ce pas?"
  [...] Hannibal comprit que ses camarades et lui étaient pris au piège: Bentley ne les laisserait pas aisément sortir! Comment l'obliger à leur livrer passage? Hannibal réfléchit à toute allure. Puis, à haute voix:
  "Bob! appela-t-il. Donne-moi cet enregistrement!"
  Bob ôta la bande sonore d'un geste prompt et la tendit à Hannibal.
  "Ceci m'appartient!" s'écria Bentley, furieux.
  [...] Bentley se décida à bouger. Il pénétra dans la pièce où les ombres du crépuscule s'installaient et saisit le poignet d'Hannibal. Celui-ci cria alors à ses camarades de toute la force de ses poumons:
  "Vite! Filez, vous autres!"
  Peter et Bob ne se le firent pas dire deux fois. Ils franchirent d'un bond la porte ouverte. Alors, Hannibal lâcha brusquement la bobine qu'il tenait tout en faisant un croc-en-jambe à Bentley.
  Le moustachu, perdant l'équilibre, se mit à jurer. La bobine roula sur le plancher. Sans plus s'en soucier, Hannibal courut vers la porte. Comme il allait l'atteindre, Bentley le rattrapa par sa chemise. Le jeune garçon réussit à se libérer et plongea vers l'escalier.
  Son adversaire n'essaya pas de le rejoindre. Debout sur le seuil, il se contenta de suivre des yeux la retraite précipitée des détectives. Ceux-ci sautèrent sur leurs vélos à grands coups de pédale."

NOTES:
-J'ai préféré ne pas inclure les lignes décrivant l'écoute de l'enregistrement. Les détectives écoutent en fait la même scène à laquelle ils ont assisté dans le Chapitre 4 et que j'ai recopiée dans l'article principal.
-La traductrice Claude Voilier a apporté quelques ajouts. J'ai omis le premier au début de l'extrait français non parce qu'il était mauvais mais parce qu'il est superflu. Par contre, j'ai préféré laisser les "gros doigts" d'Hannibal même si c'est peut-être une manière un peu trop insistante de rappeler le physique du personnage.
-Quant à l'explicitation des pensées d'Hannibal avant qu'il demande l'enregistrement à Bob peut être considéré comme un peu faible par rapport au texte original où il est question de dynamite comme moyen de déloger Bentley du seuil de la porte.

The Mystery of the Singing Serpent/Le Serpent qui fredonnait, M.V. Carey. Traduit de l'américain par Claude Voilier.

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